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© Julien Chabot.
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1.3.13 : Feu Daniel Darc
 

Je suis affecté par la mort de Daniel Darc. Me suis réveillé dans la nuit, y rêvant.
 
Je l’ai vu deux fois en concert dont son Olympia en 2008 et avais été marqué par cette soirée. Des regards à l’ouest, de la silhouette cassée en deux de cet homme émanait une force toute en subtilité. Si l’on croyait d’abord avoir affaire à un être malingre on comprenait vite que sa puissance était autre part, que c’était un endurant. Sa présence était sans faille, libre à nous de nous faire à son style.
J’avais été définitivement conquis lorsqu’il demanda à sa compagne de marquer sa peau au fer rouge à la fin du concert. Elle hésita beaucoup, apeurée, puis le fit. Il broncha à peine, tituba imperceptiblement. Une croix à l’épaule gauche, que l’on vit par la suite sur les photos, à travers laquelle chacun pouvait revivre ce moment unique.
Cette marque dans la chair, par son irréversibilité m’était apparue comme une marque d’amour pour le public qui était dans la salle. Même si beaucoup y virent autre chose, voire le contraire.
 
J’ai écouté certains de ses albums, surtout les derniers. Et j’aime cette sensibilité aussi palpable qu'un objet, sa poésie, son “rock and roll” au sens premier du terme, et sa petite voix sans prétention autre que de venir du coeur, ou de l’âme.
 
La première fois que j’ai entendu parler de lui nommément (en dehors du collectif Taxi Girl) c’était par Mathieu lors de la sortie de "Crèvecoeur" en 2004. Il m‘avait dit avoir été touché par une de ses interviews, que c'était quelqu'un qui revenait de loin. Je me souviens également de son envie contenue de gâcher la fête des Victoires de la musique lorsqu’il reçut la récompense "meilleure révélation" une année plus tard, “ça fait 25 ans que je fais de la musique, mais bon”.
 
Jean-Luc Bitton, son ami, lui rend un vibrant hommage sur son blog dédié à Jacques Rigaut. Daniel Darc devait signer la préface de la biographie qu’il prépare sur cet écrivain à la vie furtive (1898-1929). On peut voir d’ailleurs une ébauche de cette préface à la fin de son texte, quelques très belles lignes.
J’avais vu une vidéo de ces deux amis performant lors d’une soirée consacrée à Bukowski, une lecture en musique des poèmes de l’écrivain. C’était simple, léger, là aussi ça venait du coeur. Ce coeur qui a lâché comme le dit si bien son ami, citant Henri Calet : “C’est sur la peau de mon coeur que l’on trouverait des rides”.
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