13.7.17 : La Rue
Les SDF ne mentent pas, ce sont presque les seuls. Le visage décharné, les gueules de western, mais pas de maquillage. La gamelle défoncée dans sa main, aucun accessoiriste de cinéma ne trouvera la même aux puces.
C’est l’authenticité tant recherchée par les autres que portent malgré eux les sans abris. Vous pouvez les regarder sous tous les angles, l’équation marche : plus vrai que les gens qui vivent à la rue, y a pas. Plus triste aussi, ou disons qui attire la tristesse.
On ne les voit plus ou en tout cas on ne s’en émeut plus. Ce sont nos pauvres, à qui on peut parler ou qu’on regarde avec bienveillance. Comme avec l’idiot du village avant.
”Je préfère me dire qu’ils auront un sort meilleur dans une autre vie” me dit Sophie qui ne s’émeut pas d’eux, qui ne donne pas un centime, peut-être parce qu’elle n’en a pas beaucoup elle-même.
J’anticipe quelque peu du moment où Angèle me demandera pourquoi le monsieur dort sur le trottoir.