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© Julien Chabot.
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28.11.12 : Excentricité
 

Le train se met en branle doucement, il glisse vers le sud.
Les barres d’habitations côtoient de petites maisons pavillonnaires, c’est la banlieue parisienne.
Un sous-bois où se terrent des caravanes de gitans, dissimulées par les branchages, sur une butte après une petite ville.
Un champ puis une autre ville qui sent la campagne, les maisons sont typées, elles font la nique à Paris seulement à 15 kilomètres. Les angles de rues sont ceux de la dite province, calmes, larges, où peu d’âmes circulent.
Les décorations de Noël ont été mises, exhumées d’un vieux carton d’une salle de la mairie, elles réitèrent un refrain d’une France d’après-guerre, rurale, rustique.
J’arrive à bon port, en Essonne, il y a moins de 25 minutes que j’ai quitté Paris. J’ai traîné mon vélo jusqu’ici.
Je suis mes indications pour aller dans une ville sans gare, au service de bus anémié, pour aller voir l’exposition d’une amie, Christel Stacchetti.
La gare est calme, on entend juste le ronron des voitures dans l’air. Un SDF avec un chapeau melon me donne envie de lui voler son image mais je me sens davantage surveillé ici qu’à Paris.
Ça sent le feu de bois, le bon feu de bois d’hiver. Je passe devant un jeune ouvrier agricole en bottes, qui me fait réaliser que je ne suis vraiment plus à Paris.
Je longe un cours d’eau, puis un petit bois, les grilles d’une propriété… L’espace semble n’être plus compté, il y en a tellement.
Un coq déréglé chante, il est près de 12 h.
Je quitte un village pour entrer dans un autre, c’est la campagne mais elle est dense. Les rues étroites, la taille des maisons, le lierre aux murs en colombage, le vieux lavoir… beaucoup de choses font penser au Moyen Âge.
Seul au milieu d’un champ vert, un poney noir et blanc, immobile. Et le vol des corbeaux à l’arrière-plan.
Je croise un vieil homme, on se salue, on ne peut éviter l’être humain ici.
Je passe devant des maisons cossues, elles aussi dissimulées par les branchages. Je suis entré dans la ville-destination. En son centre, une activité de petite ville, deux vieilles femmes discutent la baguette à la main, le clocher de l’église derrière elles, les boucheries-charcuteries sont ouvertes, le salon de coiffure également, les mères au foyer se dirigent vers le déjeuner avec leurs progénitures, les voitures attendent au feu rouge, la mairie porte son drapeau tricolore.
J’aperçois la médiathèque où il y a l’exposition. C’est une très belle expo, proche de Paris et en même temps à des années lumières. Une mère dit à ses enfants de regarder les belles images. Les bips des livres qu’on emprunte se font entendre, y a pas qu’à Paris qu’on se cultive.
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